Cycles Cadence : La digitalisation, la tête dans le guidon
Les origines
Créée en 2019, Cycles Cadence est une entreprise artisanale spécialisée dans la fabrication de vélos. Alors qu’il finit une thèse, Maël Jambou, le fondateur, découvre les promesses de l’artisanat et se prend de passion pour la production de vélos. Constatant avec stupeur qu’il n’existe plus de fabricant de cycles produisant ses cadres et fourches en France (tous importés d’Asie), il décide de prendre son courage à deux mains et de se lancer dans la conception de vélos artisanaux Made in France !
Au cœur de sa démarche, Cycles Cadence souhaite produire différemment, en mettant l’éthique et l’environnement au centre de ses priorités. Contrairement aux vélos fabriqués dans une logique exploitant/exploité avec une main-d’œuvre bon marché, l’entreprise cherche à développer son savoir-faire et rémunère tous les intervenants à leur juste valeur. Même si l’enseigne reste dans un marché de niche, elle se démarque en fabriquant de façon artisanale et exclusive environ une quinzaine de vélos par an. La demande pour les vélos sur mesure, performants, esthétiques et surtout durables connaît une augmentation de bon augure.
Un vélo artisanal en avance sur son temps
Chez Cycles Cadence, qui a d’ailleurs remporté le 1er prix au célèbre et prestigieux concours de machines 2021, la conception des vélos se fait à la carte, élaborée avec le client. Ce dernier exprime ses envies, la typologie de vélo recherchée et toutes ses attentes. En outre, une étude posturale systématique est réalisée pour garantir le meilleur ajustement de la machine à la morphologie de l’acheteur. Cycles Cadence fabrique avec passion et créativité des vélos qui correspondent vraiment au besoin du client (et pas l’inverse) ! Fidèle à ses valeurs éthiques et écologiques, Cycles Cadence utilise des composants et des matières provenant à 95% d’Europe, ainsi que de l’acier et de l’inox recyclés et recyclables.
L’entreprise défend l’idée que l’artisanat peut se révéler
avant-gardiste tout en s’appuyant sur un savoir-faire traditionnel. Elle n’hésite pas à combiner ce savoir-faire à des technologies de pointe pour explorer le champ des possibles. Son souhait est de développer un vélo en acier inoxydable inédit au rendement et à l’esthétisme encore jamais vus jusqu’à présent. Pour cela elle a décidé d’intégrer l’impression 3D métal dans son processus de fabrication. Cette technique de frittage laser permet d’obtenir des pièces aux géométries complexes, impossibles à réaliser avec les méthodes traditionnelles, mais aussi de rester compétitif par rapport à une approche industrielle.
Le digital, un atout pour Cycles Cadence
Avec l’aide de BPI France et de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA), et un budget estimé entre 60 et 90K€ (logiciels, ordinateurs, impression 3D sous-traitées, matières 1ères, etc.), Cycles Cadence a privilégié plusieurs axes pour bien négocier son virage numérique.
La conception assistée par ordinateur (CAO) et l’impression 3D, constituent des alliés digitaux importants pour repousser les limites de la créativité et du savoir-faire. La communication via le web prend également une place prépondérante dans la stratégie numérique. Elle comprend la création d’un site vitrine, la communication sur les réseaux sociaux, des publicités dans les magazines spécialisés et le recours ponctuel à des influenceurs et youtubeurs.
Toujours dans une optique respectueuse de l’environnement, le site e-commerce sur mesure dont la sortie est prévue en novembre, sera conçu de façon à être peu énergivore et avec un back-office pensé pour que l’entreprise soit autonome. Pour rester fidèle à son image de marque onirique, Cycles Cadence n’installera pas de configurateur, jugé trop « industriel » et mettra en œuvre des solutions digitales qui font de l’expérience client un véritable rêve.
Cycles Cadence veut prendre de la vitesse
Pour s’imposer comme un acteur incontournable dans le marché du vélo haute de gamme, la jeune entreprise ne veut mettre aucun frein dans son intention d’allier tradition artisanale, innovation technologique, démarche éthique et digitalisation. Son ambition n’est pas de courir après une croissance démesurée, mais plutôt de construire une activité pérenne, en générant des emplois, tout en favorisant des partenariats locaux et en collaborant avec différents acteurs de l’Aube.
L’ultime objectif de la société pour rester dans le peloton de tête est évident : fabriquer ses premiers vélos gravel en mini-séries, en utilisant l’impression 3D pour créer des pièces uniques, tout en trouvant un équilibre économique qui préserve sa passion. Présenté comme l’un des vélos Gravel les plus abouti du marché, leur vélo très haut de gamme sera exclusivement vendu en ligne. Cycles Cadence mettra également l’accent sur l’accompagnement du client pour l’aider à choisir son vélo.
Atteindre les plus hauts sommets
L’entreprise compte séduire les amateurs de beaux vélos avec ses créations originales et performantes. Bien conscients que leur business se trouve dans une « niche de niche », mais que leur approche est distinctive, le fondateur de Cycles Cadence s’est fixé l’objectif de vendre 30 de ses bijoux à pédales en Europe dès la première année de lancement de leur mini-série.
Pour marquer le lancement officiel de cette nouvelle gamme, Cycles Cadence ambitionne également d’exposer ses premiers vélos au salon européen du vélo fait-main en Allemagne en octobre 2023 et de se faire connaître au niveau international comme pionnière de cette technologie dans le monde du vélo.
Pour aller plus loin, Cycles Cadence aurait désormais besoin d’installer la fibre dans l’atelier afin de permettre un gain de temps dans les calculs et d’être accompagné dans le lancement de la mini-série (évènementiel, presse, communication digitale, etc.). Le fondateur rêve également de développer un simulateur d’étude morphologique accessible en ligne. Et comme le rêve, ça les connaît, pourquoi pas de se voir offrir une machine à impression 3D métal à 400 000€ !
L’entrepreneur estime que d’aller aussi loin dans un projet numérique, c’est prendre un pari fou, qui peut cependant valoir le coup. Il leur semble toutefois primordial d’utiliser le numérique avec du recul et à bon escient pour limiter son impact carbone.