Au Petit Charlot : une poissonnerie familiale à l’ère du numérique
Fondée en 1965 à Troyes, la poissonnerie Au Petit Charlot est une entreprise familiale profondément ancrée dans son territoire. Avec un effectif composé de quatre salariés à temps plein et de cinq à six employés à temps partiel le week-end, cette entreprise artisanale s’adresse principalement aux particuliers (90 % de sa clientèle) tout en approvisionnant quelques restaurants locaux (10 %). L’entreprise dessert principalement Troyes et l’Aube, avec une présence notable sur le marché des Halles de Troyes et sur le marché de Bar-sur-Seine
La transition numérique pour répondre aux défis du commerce moderne
Face à l’évolution des modes de consommation et à la nécessité de se faire connaître au-delà de sa clientèle traditionnelle, Au Petit Charlot a décidé de franchir le pas du numérique. La direction souhaitait attirer de nouveaux clients, fidéliser les clients existants, et inciter ces derniers à visiter la poissonnerie non seulement le week-end, mais aussi en semaine. Un autre objectif était de promouvoir leur nouvel espace de dégustation aux Halles de Troyes.
Se sentant contrainte de « se mettre dans l’air du temps », l’entreprise a voulu exploiter les outils de communication modernes tels que les réseaux sociaux, un site internet, et une newsletter. La vente en ligne, bien que complexe à envisager pour une poissonnerie en raison des fluctuations de prix, reste tout de même un projet à terme.
Une communication innovante pour une poissonnerie traditionnelle
Le projet numérique de Au Petit Charlot s’articule autour de plusieurs axes :
- Informer les clients sur les arrivages hebdomadaires et les promotions associées.
- Proposer des recettes de cuisine et des informations sur tous les produits de la mer , des anecdotes, les actualités liées à notre métier et bien d’autres choses.
- Fidéliser les clients grâce à des publications régulières sur les réseaux sociaux et des jeux concours sur Facebook et Instagram ainsi que les coulisses de notre entreprise (histoire du Petit Charlot, une nuit à Rungis, des photos d’événements internes ….)
Pour ce faire, l’entreprise s’est dotée de plusieurs outils : un site web sous WordPress (hébergé chez OVH), une présence active sur Facebook et Instagram ainsi que des newsletters et campagnes SMS via l’outil Brevo, que les personnes peuvent rejoindre grâce à des QR codes affichés sur les stands. Au Petit Charlot a également innové en proposant une visite virtuelle de leur stand du marché des Halles grâce au service Google Street View. La mise en œuvre de ce projet, bien que complète, n’a pris que deux mois.
Les défis de la création de contenu
L’un des principaux défis rencontrés a été de sélectionner des photos attrayantes et d’assurer que le contenu des publications reste constamment frais et engageant. L’objectif : ne pas republier le même contenu avant deux ans ! Cette exigence nécessite une grande créativité et une rapidité de réaction, surtout lorsqu’il s’agit de publier des informations sur les arrivages, souvent disponibles à la dernière minute. La disponibilité et la réactivité du community manager sont donc cruciales pour la réussite de ce projet.
En termes de gestion du changement, l’initiative numérique n’a rencontré aucune résistance interne, bien au contraire. Cela a permis de valoriser le travail du responsable traiteur, dont les plats du jour sont désormais largement mis en avant dans les communications en ligne.
Un investissement dans l’avenir
Pour mener à bien cette transformation numérique, Au Petit Charlot a fait appel à la société Stratoweb pour la gestion des réseaux sociaux, des newsletters, et des campagnes SMS. Le community manager externe, avec le soutien de la direction et du responsable du rayon traiteur, consacre environ deux heures par semaine à ces tâches. Pour la direction, c’est la gestion de la newsletter qui prend le plus de temps. Quant au salarié responsable du traiteur, il consacre environ dix minutes par semaine à la mise à jour des informations.
Le budget initial pour la mise en œuvre du projet s’élevait à environ 2 000 euros, avec un coût récurrent de 8 000 euros par an. En termes d’investissement, certains pourraient être tentés de comparer ce budget avec celui d’une campagne Solocal, mais selon la direction, l’investissement numérique est bien plus pertinent et n’a rien à envier à celui des annuaires publicitaires, surtout quand on voit les résultats obtenus !
Des résultats concrets et encourageants
Les résultats sont prometteurs : le taux d’ouverture des newsletters est en constante augmentation, atteignant en moyenne 43,13 % sur un an, avec un taux de désinscription minime de 0,08%. Le taux de clics, bien qu’assez bas à 1,47 %, n’est pas l’objectif principal, l’essentiel étant d’informer et de fidéliser. La croissance des abonnés sur les réseaux sociaux, mesurée avec les outils Meta, témoigne également de l’efficacité de la stratégie numérique.
Pour d’autres entreprises envisageant une transition numérique, Au Petit Charlot recommande d’oser investir du temps et de l’argent. En effet, il est crucial de s’adapter aux modes de vie actuels, et les retours des clients montrent que cet effort en vaut la peine !
- Entreprise nominée au trophée du commerçant